Avec la diminution de l’acuité visuelle, la perte des réflexes, le maintien des Seniors sur la route est devenu un débat de société. Faire repasser le code de la route aux Séniors coûtera très cher. Et la visite médicale obligatoire pour les Seniors n’apparaît pas comme une solution miracle, face au manque de disponibilité des médecins. La table ronde organisée par le SER a été l’occasion de dessiner des solutions alternatives pour maintenir les Seniors sur la route.
Des difficultés à surmonter
André Brémard, animateur du réseau AGIRoute-Mobilité, est revenu sur les problèmes rencontrés par les Seniors sur la route. Pour les automobilistes âgés, les difficultés surviennent majoritairement dans les carrefours giratoires et dans les zones de rencontre (tourne à droite). Ils sont aussi très perturbés par le manque de cohérence des équipements installés sur les routes : une signalisation verticale déficiente ou au contraire trop abondante, la présence de panneaux publicitaires qui détournent leur attention, ou encore des panneaux de signalisation cachés par une végétation trop dense. « Il y a un manque d’homogénéité dans la qualité de la signalisation au niveau du territoire. Les difficultés sont encore plus flagrantes en milieu rural ».
Des ateliers sécurité routière pour les conducteurs âgés
Plusieurs initiatives existent pour favoriser la conduite des Séniors : AGIRoute organise des ateliers sécurité routière auprès des personnes âgées : ces ateliers permettent de sensibiliser les Séniors sur les difficultés liées à l’âge, et des dérives physiologiques lentes dont ils n’ont pas toujours conscience (capacité de concentration plus faible, plus grande fatigabilité etc.). Ces ateliers sont aussi l’occasion pour les Seniors de rafraîchir leurs connaissances sur les évolutions du code de la route et les nouveaux panneaux de signalisation. « Si l’objectif est d’aider les personnes âgées à conduire le plus longtemps possible, il faut aussi savoir s’arrêter de conduire » constate André Brémard.
Identifier les véhicules des Séniors avec un macaron
Gilles Renard, Président de l’Association Signal Senior, a créé le macaron S, un autocollant permettant d’identifier les véhicules conduits par des Seniors. « Les conducteurs âgés sont souvent stigmatisés et mis sous pression sur la route : c’est le fameux « papi casquette » que l’on klaxonne quand il ne démarre pas assez vite au feu. La peur de l’accrochage est très forte chez les Seniors : une personne âgée qui a un accrochage s’arrête systématiquement de conduire. Il faut donc mieux favoriser la cohabitation des Séniors avec les autres automobilistes. ». Ce macaron (qui est obligatoire au Japon) peut donc être une solution alternative pour identifier les conducteurs âgés et mieux partager la route avec eux.
Mieux entretenir les équipements de la route
Du côté des infrastructures, Jean-Luc Vincent, constate une dégradation de l’état des routes et de ses équipements, en particulier dans les régions les plus reculées et sur les routes secondaires : si les pouvoirs publics exigent l’installation d’équipements de la route certifiés, il n’existe en revanche aucune obligation pour maintenir le niveau de performance de ces équipements. La lisibilité, la cohérence et la maintenance des équipements routiers sont donc des conditions indispensables pour garantir les déplacements des conducteurs âgés. « Il existe des moyens pour ausculter le réseau routier et maintenir le niveau de performance existant. L’objectif n’est pas de dépenser plus d’argent mais de maintenir l’existant, et d’améliorer le réseau routier pour qu’il profite à l’ensemble de la collectivité. »
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