Le 15 septembre 2020, le SER a rejoint le conseil d'administration du Centre d'information sur le Bruit (CidB), représenté par Philippe Bertrand, président de la section « Protections Acoustiques ». Avec Laurent Droin, directeur du CidB, ils nous présentent les contours de cette nouvelle collaboration et des opportunités qu'elle représente.
> Qu'est-ce que le CidB et quel est son rôle ?
Laurent Droin : Nous sommes une association reconnue d'utilité publique qui existe depuis plus de quarante ans et qui a pour mission principale d’informer l'ensemble des acteurs (grand public, institutions, professionnels, etc.) sur tout ce qui a un rapport au bruit et aux nuisances sonores. Notre première mission est l'information, la sensibilisation et la prévention sur les effets du bruit, notamment auprès des jeunes publics. Nous transmettons également les bonnes pratiques et promouvons les innovations dans le domaine. Enfin, nous contribuons au développement des connaissances sur le sujet. Le bruit étant partout, nous intervenons sur de nombreuses thématiques : transport et mobilité ; urbanisme et aménagement ; bâtiment, construction, équipements ; santé et éducation, etc.
> Dans quelles circonstances le SER a-t-il rejoint le conseil d'administration du CidB ?
Philippe Bertrand : Les professionnels des écrans anti-bruit ont toujours été relativement proches du CidB, car nous intervenons sur des problématiques communes. Lorsque nous avons rejoint la section « Protections Acoustiques » du SER en 2018, nous nous sommes dit qu'il serait intéressant de nous rapprocher du CidB et de tisser de nouveaux liens. Plusieurs réunions conjointes nous ont permis à tous de mieux envisager ce rapprochement. Après avoir décidé il y a quelques mois d'une convention de partenariat, nous avons fait une demande pour intégrer le conseil d'administration. Je me suis présenté et j'ai été élu le 15 septembre dernier.
Laurent Droin : Nous avons toujours souhaité que l'ensemble des acteurs concernés par le sujet de l’environnement sonore soit représentés au sein de notre conseil d’administration, pour apporter des directives, des conseils, des informations. Lors de nos réunions, tous les membres du conseil d'administration ont la possibilité de discuter entre eux. Les échanges sont très riches. Il y a un côté statutaire mais aussi très convivial. Cela nous permet finalement d’avoir une vision plus englobante. C’est une forme de partenariat indispensable pour le bon fonctionnement du CidB. Nous accueillons donc avec grand plaisir un représentant des métiers et des industriels qui conçoivent, fabriquent ou prescrivent des écrans acoustiques, c’est un champ d’activité très important.
> Qu'est-ce que le SER, à travers sa section « Protections Acoustiques », pourra apporter au CidB ?
Philippe Bertrand : Nous ne sommes concernés que par une partie des activités du CidB, qui concerne le traitement du bruit et des nuisances sonores causées par le trafic routier et ferroviaire, par les infrastructures de transports en général, grâce à des écrans anti-bruit. Notre présence au sein du conseil d'administration permettra sans doute d'élargir le domaine de compétences du CidB. Nous contribuerons aussi financièrement, à travers notre cotisation, pour permettre à l'association de vivre et de mener ses actions.
> Concrètement, quelles formes pourra prendre cette collaboration ?
Philippe Bertrand : Le CidB organise régulièrement des événements, conférences, colloques, sur des thématiques particulières. Toutes ne nous concernent pas, mais nous pourrions envisager l'organisation conjointe de journées d'information sur la question des nuisances sonores causées par le trafic routier et ferroviaire et sur le rôle des écrans anti-bruit comme solution de traitement de ces nuisances. Parmi les autres activités du CidB, l'association édite plusieurs types de documentation, dont la revue Echo Bruit, sur l'actualité de l'environnement sonore. Il serait également intéressant de pouvoir y mettre en lumière des innovations, retours d'expériences et bonnes pratiques qui touchent au secteur des écrans acoustiques. Enfin, nous prévoyons l'année prochaine, en 2021, de réunir tous les maître d'œuvre et maître d'ouvrage de notre réseau autour de la question des écrans anti-bruit. Nous aimerions beaucoup que le CidB y participe à nos côtés.
Laurent Droin : Avoir intégré notre conseil d'administration incitera le SER à faire un effort de communication. C'est un effort que l'on fait ensemble. Notre mission est de faire connaître les bonnes pratiques et tout ce qui se fait d'intéressant dans le domaine du bruit. La responsabilité du SER, comme tous les autres membres du conseil d'administration, est de nous faire remonter tous les retours d'expériences dont ils peuvent avoir connaissance ou auxquels ils œuvrent, de manière à ce que nous puissions les faire connaître auprès du grand public et des acteurs concernés. Ils ont le savoir-faire et nous devons le faire savoir !
> La gestion du bruit, en particulier celui causé par le trafic routier, est-elle devenue d'autant plus prioritaire que les usagers ont su apprécier le calme du confinement ?
Laurent Droin : Nous avons réalisé récemment une enquête pour connaître la perception du bruit suite à la séquence de confinement - déconfinement. Nous voulions savoir comment les usagers en avaient ressenti les effets et comment ils envisagent, si c’est le cas, de modifier leurs comportements. Il en ressort bien évidemment que la perception de l’environnement sonore s’est affutée et que les gens ont découvert les bienfaits du calme, si ce n'est d’autres environnements sonores. Il y a des attentes qui sont probablement plus fortes, mais il y a surtout une prise de conscience de nombreux urbains – du moins pour les répondants à notre questionnaire – quant à l'importance de la qualité de leur environnement sonore. Cela génère de nouvelles attentes en termes de qualité de vie.
Philippe Bertrand : C'est un sujet qui devrait faire partie du plan de relance annoncé début septembre par le gouvernement. Par ailleurs, l'un des problèmes du moment concernent les nuisances sonores ferroviaires, en particulier causées par les nouvelles infrastructures TGV. De nombreux riverains se plaignent de l'émergence de bruits non continus, soudains et récurrents dus aux passages des trains. Le Conseil National du Bruit (CNB) travaille d'ailleurs activement sur ce dossier. Si des mesures sont prises prochainement en ce sens, de nombreux points noirs bruit seront à résorber dans les prochaines années. Pour l'anecdote, l'un de nos produits phares, un écran de protection acoustique urbain expérimenté grandeur nature par la ville de Nice, a été distingué en 2019 d'un Décibel d'Or par le Conseil National du Bruit, qui récompense chaque année des réalisations et innovations remarquables dans le domaine de l'amélioration de l'environnement sonore. La gestion du bruit en milieu urbain est une problématique qui nous importe beaucoup et que nous anticipons depuis plusieurs années.
> Centre d'information sur le Bruit, Conseil National du Bruit, existe-t-il un lien entre les deux ?
Laurent Droin : Il y a un lien fort, oui ! Nous y intervenons en tant membre et personnalité qualifiée. Nous y jouons notamment un rôle d'organe de communication. Le CNB est une commission à caractère consultatif placée auprès du ministère chargé de la transition écologique. Il peut être amené à examiner les orientations politiques sur toutes questions relatives à l’environnement sonore ; il peut s’autosaisir et émettre des avis. Actuellement, le CNB travaille notamment sur les textes d’application de la LOM (Loi d’orientation des mobilités) qui comporte des articles sur le bruit ferroviaire susceptibles d’intéresser les acteurs de la filière des écrans anti-bruit.