La réduction du nombre de tués sur les routes est un objectif constant des professionnels du SER.
Les marquages routiers sont justement l'un des moyens pour atteindre ce but.
De jour, ils offrent aux usagers un guidage visuel continu grâce au contraste entre les marquages clairs et le revêtement sombre de la chaussée.
De nuit, alors que le tiers des accidents se produit entre le coucher et le lever du soleil, et que le risque d'être tué est multiplié par quatre (cependant que le trafic est fortement réduit), cet effet de contraste devient très faible, voire indiscernable.
La visibilité des marquages est alors assurée par un produit simple mais en l'occurrence indispensable : les microbilles de verre.
Ces sphères transparentes de quelques dixièmes de millimètres de diamètre, généralement saupoudrées sur le produit de marquage au moment de son application, réfléchissent la lumière des phares vers les yeux du conducteur.
C'est ce qu'on appelle le phénomène de rétroréflexion, qui résulte en fait de la combinaison de deux propriétés optiques : l'une apporté par les billes de verre, qui font office de loupe en concentrant la lumière, et l'autre apporté par le pigment blanc (le dioxyde de titane principalement), contenu dans le produit de marquage, qui fait office de miroir en réfléchissant la lumière.
Ci-contre un schéma explicatif.
Ces billes de verre sont produites à partir de verre de recyclage, appelé calcin, provenant essentiellement de vitre, et parfois de bouteilles, dès lors qu'il s'agit de verre naturel, non coloré. On peut d'ailleurs remarquer qu'un déchet recyclé contribue à la sécurité des usagers de la route…
Leur première tâche est donc d'apporter de la rétroréflexion , c’est-à-dire la visibilité des marquages routiers de nuit.
Mais ce n'est pas la seule, et on peut en citer deux autres :
- elles contribuent à diminuer la glissance de ces marquages, autrement dit à augmenter le SRT. Du fait de leur granulométrie relativement étalée, le simple fait de les saupoudrer créé en surface du liant une macro-rugosité qui va agir comme un frein à l'avancement d'un pneu, ou d'une chaussure dans la cas par exemple de passages piétons. On peut d'ailleurs, pour amplifier cet effet, adjoindre aux billes des agrégats angulaires, comme des grains de verre.
- Dans la mesure où elles restent bien accrochées au liant, elles vont également permettre un allongement de la durée de vie des marquages. Leur présence en surface, du fait de leur haute résistance mécanique, va en effet protéger le film sous-jacent d'une usure trop rapide due aux pneus.
Résumons-nous : rétroréflexion, SRT et durabilité sont les propriétés qui sont apportées aux marquages par les billes de verre.
Il est donc important qu'elles y restent le plus longtemps possible. C'est précisément le rôle du traitement des billes, c'est à dire un enrobage très fin (indétectable à l'œil nu) en surface de chaque bille, par des produits chimiques judicieusement choisis qui vont, d'une part assurer, comme une colle entre le verre et le liant, l'accrochage des billes, et d'autre part, permettre le contrôle de leur enfoncement.
Il est de ce fait primordial qu'un applicateur utilise des billes de verre dont le traitement est adapté au produit qu'il va appliquer. Il pourra ainsi mieux assurer les performances et la durabilité de ses marquages.
Que ce soit sur des routes, des autoroutes, mais également en milieu urbain, les billes de verre sont donc un élément crucial en terme de sécurité routière.