A l’occasion du salon Equip Auto (17-21 Octobre), Fréderic Gravier, Johan Gachon et Dominique Mondé sont intervenus, en tant que représentants du SER, lors du colloque organisé par la FIEV sur le thème : « Véhicule autonome : quel défi pour nos sociétés ? ».
Ces interventions ont permis de mettre en lumière le rôle incontournable de la signalisation routière dans la mobilité des véhicules de demain.
Constructeurs automobiles, équipementiers, économistes, chercheurs, consultants … : une grande partie des acteurs impliqués dans la mise au point du véhicule autonome étaient rassemblés pour ce colloque placé sous le signe de l’innovation. Sur le plan technologique, Carla Gohin (Directeur de la Recherche de l’Innovation et des technologies avancées - PSA Peugeot-Citröen) et Rémi Bastien (VP Automotive prospective - Renault-Nissan) ont d’abord fait un point complet sur l’avancée technique et les prototypages du véhicule autonome ainsi que les partenariats conclus pour finaliser sa mise au point.
Ce colloque a été aussi l’occasion de pointer les enjeux qu’implique le véhicule autonome pour la mobilité de demain : nouveaux usages, rapport modifié à l’automobile, gestion des data, financement des infrastructures ou encore évolutions pressenties pour le secteur automobile au niveau mondial. Guillaume Crunelle, Directeur associé du Cabinet Deloitte, a notamment présenté les scénarios d’évolutions et les modèles économiques possibles pour la filière automobile.
La signalisation routière, au cœur de la sécurité
Dans la perspective de la mise sur le marché du véhicule autonome, la question de la sécurité a été au cœur des réflexions. Les représentants du SER ont pu apporter leur éclairage sur ce sujet, en exposant la nécessaire prise en compte des infrastructures et des équipements de la route dans la mobilité du véhicule autonome. Frédéric Gravier (SER/3M) a d’abord pris la parole pour rappeler que la signalisation routière restera incontournable d’un point de vue réglementaire « puisqu’elle matérialise ce langage commun et universel qu’est le code de la route. ». Frédéric Gravier est ensuite revenu sur le rôle essentiel de la signalisation pour la sécurité du véhicule de demain. « La signalisation routière est un élément de sécurité redondant à la cartographie embarquée. En « lisant » et en interprétant la signalisation, les différents capteurs présents sur le véhicule autonome permettront de sécuriser encore plus sa trajectoire ». L’arrivée du véhicule autonome ne signe donc pas pour autant la fin de la signalisation routière, bien au contraire ! La présence du marquage au sol, d’abord, véritable « rail de la route », permettra de guider le véhicule autonome et de réassurer sa position sur la chaussée, de jour comme de nuit. Les panneaux de signalisation ont aussi un rôle à jouer puisqu’ils constituent des points de repère physiques et fixes, permettant au véhicule de valider sa position. Comme les balises ou le phare dans le domaine maritime, les panneaux de signalisation seront en quelque sorte, les « amers » de la route.
Des innovations dans la régulation du trafic pour plus de fluidité
Johan Gachon (SER/Lacroix City) est ensuite intervenu pour présenter le rôle majeur des systèmes de gestion de régulation du trafic dans la mobilité future du véhicule autonome. Il a notamment expliqué comment les feux tricolores permettront de mieux fluidifier la circulation. « Les innovations dans ce domaine permettent par exemple au feu tricolore de communiquer avec le véhicule autonome en lui indiquant le temps restant avant que le feu passe au vert. Le véhicule peut ainsi adapter sa vitesse et passer systématiquement lorsque le feu est vert, sans avoir besoin de marquer l’arrêt ». Cette communication infrastructure/véhicule promet donc, pour demain, plus de fluidité … et donc moins de pollution.
Enfin, Dominique Mondé, Vice-Président du SER, a participé à la table ronde, destinée à conclure les différentes interventions du colloque. L’occasion pour Dominique Mondé de rappeler que « pour faciliter la mobilité et garantir la sécurité du véhicule autonome, le patrimoine routier devra faire l’objet de toute l’attention des pouvoirs publics à la fois dans sa gestion et dans son entretien ». Il a également souligné que les équipements de la route constituent un patrimoine déjà existant, présent sur tout le territoire français, qui sera utile à la mobilité de demain. « Pour faciliter la circulation du véhicule autonome, il est possible de rendre les équipements de la route intelligents, et à moindre coût puisque ces infrastructures ont déjà été financés par la collectivité ». Un argument à considérer au regard de la question très actuelle et très pressante sur le financement de la route de demain.