Du 16 au 19 octobre 2019 s’est tenue la 17e édition de la Conférence de Paris organisée par T2M à Equip'Auto sous l’intitulé « Mobilities and Materialities: Building bridges between Past and Future ».
Le SER, à travers son Président Aly Adham, a été invité à s’exprimer sur les problématiques de marquage, signalisation et véhicules connectés.
Ouverture à la Sorbonne
C’est à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne qu’a débuté cet événement, le mercredi 16 octobre 2019, dans l’amphithéâtre Louis Liard, orné de médaillons figurant les grands noms de la littérature française. Ce colloque d’ouverture, animé par l’historien des mobilités Mathieu Flonneau et la Professeure Anne Conchon, a accueilli les allocutions de Marc Papinutti, Directeur Général de la DGITM du ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES), Patrick Fevrier, Secrétaire Délégué du Comité d’histoire du MTES, Pierre Bonin, Vice-Président à la recherche à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Aly Adham (SER) et Claude Cham, Président de la FIEV.
« Le thème abordé par cette nouvelle édition de la Conférence de Paris a choisi de mettre à l’honneur les équipements, les infrastructures de transport et leurs acteurs, sujets au plus proche de notre activité, non seulement en tant que professionnels du secteur routier, mais en tant que citoyens actifs d’une société en perpétuelle évolution. » C’est en ces mots que s’est exprimé le Président du Syndicat des Équipements de la Route, honoré d’être convié à cette session d’ouverture en prélude au salon Equip’Auto. « "Construire des ponts entre le passé et le futur", c’est le titre de cette conférence, et c’est également tirer profit de notre expérience pour bâtir un avenir stable, prometteur, connecté. » Aly Adham a ainsi confirmé l’implication du SER dans le développement de la mobilité connectée, favorisée par les équipements routiers et urbains à travers le dialogue entre les infrastructures et les véhicules.
Le SER à Equip’Auto
Le lendemain, jeudi 17 octobre 2019, le SER a renouvelé sa présence à Equip’Auto, le salon international de l’après-vente automobile et des services pour la mobilité co-organisé par la FIEV et la FFC, qui s’est tenu du 15 au 19 octobre au parc des expositions de Paris.
Cette après-midi de discussions a été ouverte par Christian Peugeot, Président du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), qui a introduit la conférence portant sur la gouvernance des nouvelles mobilités. « Un futur sans voiture n’est pas envisageable », a expliqué Christian Peugeot. « Par le passé, nous avons surmonté de nombreux changements, que ce soit le choc pétrolier de 1973 ou la crise financière de 2008. D’autres changements surviendront, et je prends pour exemple l’un des thèmes de nos tables rondes du jour, les véhicules électriques. L’électrification des véhicules est un levier technologique essentiel pour la réduction des émissions de CO2. L’ambition générale est de soutenir le marché pour ces véhicules, avec une croissance des ventes de 4,8 % entre 2017 et 2020 ; un objectif en accord avec les ambitions européennes en matière de réduction des émissions de CO2, soit 95 g/km en moyenne d’ici fin 2020. L’industrie automobile n’est donc pas de l’histoire ancienne. »
La seconde table ronde, co-organisée par le SER, s’est concentrée sur les problématiques de marquage, signalisation et véhicules connectés. Animée par Mathieu Flonneau, elle a rassemblé Marc Desportes, du ministère de la Transition énergétique et solidaire, Delphine Duperray, de Continental, et Éric Baertich, de 3M, qui représentait également le SER.
Marc Desportes a présenté un historique des six sections des équipements routiers, allant des origines des panneaux de signalisation (« cassis », « virage dangereux », « passage à niveau gardé » et « croisée de routes ») aux premiers marquages au sol, ramenant l’ensemble aux problématiques de conduite autonome. « L’information nécessite d’être structurée pour être lue, aussi bien par l’œil humain que par un système de conduite assistée. Les équipements en eux-mêmes forment un paysage spécifique et orientent la vision du conducteur pour continuellement faciliter son expérience. »
Delphine Duperray a ensuite défini la vision de Continental et ses objectifs en termes d’innovations, citant entre autres le système ADAS. « Les panneaux de signalisation jouent un rôle déterminant dans le principe de conduite assistée. Le concept des véhicules connectés ne pourra pas se développer sans la mise en place d’information fiable, perpétuellement mise à jour, sur laquelle se basera l’ADAS des véhicules. » Elle a conclu en rappelant que le dialogue entre les fabricants automobiles, les équipementiers, les opérateurs routiers et les autorités publiques est primordial au développement de la mobilité du futur. « Il s’agit donc de comprendre notre écosystème pour mieux l’appréhender. »
Éric Baertich a poursuivi avec l’approche des infrastructures en tant qu’aides à la conduite, insistant sur l’importance de la lisibilité des équipements de la route selon tout type de condition météorologique. « Le contraste fait la différence. Les panneaux de signalisation doivent présenter une luminance élevée, puisque c’est cette luminance que l’œil humain perçoit et que les systèmes d’assistance à la conduite interprètent. » Outre le contraste, les panneaux doivent être rétro-réfléchissants, visible de nuit, par temps pluvieux et à tout moment. « Il est par ailleurs envisageable d’ajouter sur les panneaux une information invisible à l’œil nu qui sera destinée aux ADAS dans le développement de la technologie du véhicule autonome », a-t-il enfin confié.
C’est la députée européenne Nathalie Colin-Oesterlé qui a conclu cette table ronde en ramenant le sujet au cadre législatif de l’Union européenne. « Les réglementations routières, que ce soit le marquage au sol, la signalisation ou les feux tricolores relèvent de chaque État membre. Habitant moi-même à Metz, il m’arrive fréquemment de me rendre au Parlement européen à Bruxelles en voiture. J’emprunte des routes françaises, luxembourgeoises et belges et je constate que l’harmonisation n’existe pas – en tout cas pas suffisamment – que ce soit en termes de limitation de vitesse ou de signalisation. » Selon la députée, le problème vient du fait qu’il n’existe pas, actuellement, de législation européenne concernant une règle de circulation. « Les États membres se contentent d’une convergence – a minima –, notamment basée sur la convention de Vienne sur la circulation routière, dont chacun s’accorde à dire qu’elle est obsolète. »
La conférence s’est achevée sur une allocution de Patrick Pélata, Président de Meta Strategy Consulting, suivi d’un discours de Claude Cham, qui ont remercié les intervenants et les participants, souhaitant à chacun un agréable salon.