Le 21 septembre 2020, l’Agence française anticorruption (AFA) était l’invitée du Syndicat des Équipements de la Route pour une nouvelle édition des « Matinales du SER », qui s’est tenue dans l’auditorium de la Fédération Nationale des Travaux Publics.
Cette conférence-événement a abordé les thèmes de l’éthique, de la transparence et des enjeux de la corruption en entreprise en donnant la parole à Claire Andrieux, Adjointe au chef de département de l’Appui aux acteurs économiques de l’AFA et à Olivier Attias, Avocat du cabinet August Debouzy, qui a participé à l’élaboration de la charte du SER.
Aly Adham, Président du SER, a ouvert la matinale en rappelant la genèse de la charte du syndicat, document rédigé dans le but « d’accorder les 111 entreprises adhérentes du SER à un texte commun qui convient aussi bien aux grandes entreprises – d’ores et déjà régies par des conventions, des chartes éthiques et des règlements internes – qu’aux PME et TPE. C’est au fur et à mesure du travail que nous nous sommes rendu compte de la complexité non seulement de rédiger un texte de cette envergure, mais aussi d’aboutir à une version qui nous amène à un consensus de valeurs éthiques et de transparence ». Le terme « éthique » est bien à prendre ici au sens le plus large possible, et pas uniquement celui de la gestion des affaires et de la relation clients. Le Président a en outre remercié le cabinet August Debouzy pour son accompagnement tout au long de la rédaction de la charte ainsi que l’AFA pour ses conseils et son soutien.
Olivier Attias a ensuite pris la parole pour présenter la méthodologie de la création de la charte, ayant présidé à son établissement, qui a fait l’objet d’échanges avec les adhérents. Initialement, un questionnaire leur a été adressé pour déterminer leurs préoccupations en matière d’éthique et retranscrire dans la charte les principes avec lesquels ils étaient tous d’accord. « Nous avons reçu suffisamment de retours pour dresser un tableau des priorités des adhérents du SER », a ainsi indiqué Olivier Attias. « Le sujet de l’éthique des affaires est ressorti en premier, suivi par le respect des règles de l’art et la sécurité, le social et le moral ». Le document, construit à partir de ces réponses et qu’ont signé les adhérents du SER, n’est ainsi pas seulement centré sur les problématiques de la loi Sapin 2 ni sur la lutte contre la corruption, mais aussi sur l’éthique en général, reprenant les priorités soulevées par les adhérents. « Ce n’est pas un simple produit rédigé en bureau ou en cabinet de manière impersonnelle, mais le pur produit des préoccupations de chacun », a continué l’avocat du cabinet August Debouzy. « Ce document est à prendre comme un avantage concurrentiel valorisant qui présente les valeurs du syndicat, auxquelles souscrit tout membre lors de son adhésion au SER ».
« Nous remercions vivement le SER de nous permettre aujourd’hui d’avoir un contact direct avec les entreprises », a continué Claire Andrieux, de l’Agence française anticorruption. « Le Conseil de l’AFA a réellement besoin d’échanger avec les acteurs privés et les entreprises de toute taille afin qu’ils nous remontent leurs difficultés, puisque notre métier est de les aider à y répondre. » Claire Andrieux a alors présenté l’AFA, ses missions et ses publications sous forme de guides et recommandations avant de poursuivre avec un quizz didactique pour initier des échanges avec les participants et apportant des clés pour savoir reconnaître la corruption et, à terme, lutter contre sa propagation en entreprise.
Aly Adham a conclu la matinale en appuyant sur l’importance de sensibiliser l’ensemble des adhérents du SER aux enjeux de l’éthique et apporter une véritable cohésion inter-entreprise sur ces sujets d’envergure. « Tout est perfectible, » a indiqué le Président du SER, « et cette charte qui a été signée aujourd’hui sera vraisemblablement amenée demain à évoluer, se transformer. La société change, le monde des affaires aussi. Nous serons donc certainement amenés à mieux faire, et c’est l’engagement que nous prenons pour les prochaines années afin de faire vivre cette charte qui nous est commune à tous, en tant qu’adhérents du Syndicat des Équipements de la Route ».